Français : Largement répandu en dessous de 1500 m en Suisse, le Pic vert atteint ses densités maximales dans l’Ouest lémanique, le nord du pays, les régions basses des Grisons et du Valais, ainsi qu’au sud du Tessin. La preuve de nidification a été établie au plus haut à Zermatt VS 2240 m, localité où, de plus, trois jeunes fraîchement envolés ont été vus à 2300 m. Le Pic vert habite les lisières forestières et les paysages semi-ouverts bien structurés, tels que les vergers à haute tige, les mosaïques de boqueteaux et cordons boisés, et même, à l’occasion, des milieux construits où subsistent vieux arbres et prés. S’il est nettement moins lié à la forêt que le Pic cendré, il niche volontiers dans des peuplements feuillus, mixtes et alluviaux plutôt clairs.

Depuis 1993-1996, le Pic vert s’est fait plus fréquent sur une bonne partie du Plateau et, surtout, dans le sud du Tessin, mais il a décliné ici ou là dans le Haut-Valais, dans le Domleschg GR et en Basse-Engadine GR. Il a progressé à toutes les altitudes jusqu’à 1200 m, plus ou moins au gré de la distribution de ses effectifs, demeurée inchangée au-dessus. Stable depuis 2004, en dépit de fluctuations parfois importantes, sa population s’est renforcée de 40 %. Les recensements régionaux indiquent aussi des hausses sensibles, comme dans le canton de Zurich de 1988 à 2008, où l’effectif a presque quintuplé, et autour du lac de Constance de 1980 à 2010, où il a doublé. Dans l’ouest de l’Europe, augmentations durables, ainsi que stabilité ou fluctuations à court terme prédominent, alors que les tendances sont en partie négatives dans l’est et le nord; l’évolution européenne est globalement positive.

Étant donné que les hivers froids et enneigés affectent le Pic vert, leur douceur croissante pourrait en partie éclairer son augmentation en Suisse. Toutefois, celle-ci pourrait aussi tenir de l’extensification culturale issue des surfaces de promotion de la biodiversité en zone agricole, qui offrirait à ce spécialiste des fourmis davantage de ressources alimentaires; la concurrence réduite pour les cavités suite au recul de l’Étourneau sansonnet et le vieillissement généralisé des forêts, comme on le constate chez les Pics épeiche et mar, pourraient s’y ajouter.

Source : www.vogelwarte.ch/fr/atlas/especes#pic-vert